vendredi 9 février 2018

Sur les bords de la Mer Rouge




Je reconnais qu'alors que le commun des mortels patauge dans un mélange de neige et de boue, par -5c et que la Seine déborde, engloutissant les derniers espoirs de circuler correctement dans Paris, il y a une forme d'obscénité à se trouver sur une plage d'Eilat, sous un soleil de plomb en plein mois de février, 30c, à siroter des bières en lisant le Nouveau Testament.

Car nous sommes bien en terre biblique : de ces montagnes arides et colorées pourrait sortir un Moïse hirsute, qui ouvrirait les flots pour sa tribu. Au lieu de ça, je regarde la valse des tankers et porte-containers dans le golfe d'Aqaba. Ici, 4 pays se font face : Israël, Jordanie, Egypte et Arabie Saoudite. L'endroit est stratégique : la guerre des Six Jours a été décidée face au blocage par l'Egypte de l'accès Israelien à la mer Rouge. Le passé à laissé des traces : le Sinai est redevenu egyptien depuis Camp David, mais une immense clôture barbelée fend le désert comme une balafre de métal. En paix, mais séparés.

Evidemment il est facile de se laisser aller aux délices du « resort » dans lequel je séjourne : piscine, spa et bonne bouffe, soleil à volonté au bord de la piscine. Je choisis d'aller à Petra sur la journée. Après des formalités harassantes à la frontière et 2 heures de bus dans des montagnes pelées, nous arrivons sur le site. Un long canyon, immortalisé par Indiana Jones à cheval, mène au superbe « Trésor », en fait une immense tombe de style classique, taillée dans cette roche ocre. Ici les pierres prennent toutes les couleurs du nuancier : jaune pâle, vert presque turquoise, rouge vif... Dieu s'est fait peintre avant d'être géologue. D'autres monuments, tombes et habitations jalonnent le site, qui est fréquenté par des hordes de bédouins prêts à tout vous vendre, de la carte postale à la fausse antiquité. Leurs yeux soulignés de khol noir leur donne un look de Johnny Deep dans « Pirates des Caraïbes », version arabe.

De retour en Israel, je visite le désert du Neguev et ses roches multicolores, ses mines de cuivre antiques, les premières au monde, et je ne comprends pas comment des dizaines d'hôtels et de restaurants peuvent prospérer dans un endroit qui reçoit entre 5 et 10 mm de pluie par an. La réponse se trouve à la sortie de la ville : une centrale de dessalement d'eau de mer et d'immenses tas de sel répondent à ma question. C'est ici qu'a été construite la première centrale de ce type, et les israéliens sont des spécialistes mondiaux en la matière : transformer l'énergie en eau potable.


C'est la fin du séjour, la barmaid me sert un campari en me faisant un clin d'oeil et un sourire, je dois m'envoler demain vers Tanger pour rejoindre mes amis. Shalom à tous, et de grâce venez visiter un jour Israël ! De Tel Aviv la festive à Jerusalem la spirituelle, de la Mer Morte figée dans son écrin de sel aux collines verdoyantes de la Galilée, ce pays est fascinant. N'écoutez pas ce que vous racontent les médias ou vos parents et sautez dans un avion ! J'aurai l'occasion d'écrire davantage à ce sujet plus tard.