Stuttgart est une ville
très fréquentable. C’est en tout cas ce qui vient à l’esprit de Votre
Serviteur, qui a testé en aveugle cette destination exotique que vous n’auriez
pas positionnée dans le premier choix de vos escapades de cadre lassé devant son écran. Comme Sarkozy, vous vous vantez de ne pas passer vos
vacances en Allemagne : sanction immédiate, vous sortez !
C’est à Stuttgart que ça
se passe. Il est vrai que ce n’est pas une évidence. Ici, vous ne croiserez pas
de hipsters à chaque coin de rue. Capitale économique du Sud Ouest de
l’Allemagne, c’est le bastion de Bosch, de Mercedes et de Porsche. Les
deux constructeurs entretiennent d’ailleurs le mythe avec deux musées
spectaculaires, Mercedes dans un Guggenheim de la bagnole en spirale, Porsche avec un gros trapèze vitré rempli de belles cylindrées profilées comme des
obus.
Vous comprenez maintenant pourquoi les policiers allemands sont
respectés : pour le dealer du secteur, se faire courser par une 911, même
si elle est verte et conduite par deux moustachus, ca fait plus peur qu’un
Subaru poussif de la Gendarmerie Nationaleuu. Les Allemands sont comme
ça : sobres et efficaces. Ils ne se vantent pas beaucoup, mais ils sortent
autre chose que des Twingos en bout de chaîne.
L'hôtel de ville avant... |
Après... (fallait pas voter Adolphe) |
La gare, un monument de finesse |
Le charme se dégage assez
vite… ce sont des détails… un groupe d’allumés chante Hare-Krishna tous les
samedis après midi, en procession dans le centre ville. La ville est construite
au cœur d’un cirque de collines assez splendide. Mon ami Greg, sans lequel
cet article ne serait qu’une monade vide au pays des idées inusitées, habite
sur ces hauteurs avec les rupins du DAX (le CAC 40 allemand). C’est là que
Porsche reçoit dans sa villa les hôtes de marque qui vrombiront bientôt de
bonheur sur l’Autobahn.
Même Ben Ali voit la vie en rose |
Time for a refill |
Pas de temps à perdre, c’est le moment d’enchaîner vers le climax de la soirée, the place to be in Stuttgart : le Fou Fou. Non, vous n’avez pas rêvé, nous sommes bien dans le quartier des putes. Mais comme souvent outre Rhin, c’est pour mieux brouiller les pistes : une fois passée la porte, dans une vague de musique électro, c’est toute la jeunesse dorée qui se presse dans ce temple hype au design épuré, littéralement blindé.
Les filles du feu locales accompagnent les rares hipsters des environs, et des banquiers trinquent en doudoune Canada Goose avec des bières à 3 euros. Oui, ici vous êtes en Allemagne, dans la région la plus riche, et pourtant votre soirée ne vous coûtera rien.
Ça ne vous donne pas envie de sacrifier une vierge rousse sur un menhir un soir de pleine lune? |
Une grosse part de tarte teutonique à la crème avec un thé au Grand Café Planie, dans une ambiance délicieusement désuète, et c’est l’heure de rejoindre Karlsruhe, ma ville d’adoption : sujet de mon prochain post.
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